Le Problème

Les matières plastiques sont la menace que nous n’avions jamais imaginée

Le plastique. Ce matériau peu cher, pratique et écoénergétique a envahi nos vies et nous en sommes devenus dépendants. De nos jours, presque tout ce que l’on touche se compose de plastique ou en contient : la brosse à dents, les touches et l’écran de l’ordinateur, la poignée de la bouilloire, la petite étiquette que l’on détache de la pomme avant de la croquer et même la plupart de nos vêtements.

Vanté pour sa polyvalence, son imperméabilité et sa malléabilité (on peut en faire à peu près n’importe quoi), ce merveilleux matériau a littéralement pris d’assaut nos foyers dès le début des années 1950 et a révolutionné notre mode de vie. Le plastique a transformé la médecine moderne et la technologie des communications (pensons aux incubateurs, aux seringues jetables, aux téléphones cellulaires et même au revêtement de la plupart des fils électriques). Grâce au plastique, le transport local et international est plus sécuritaire, plus rapide et plus efficient. Ce matériau nous permet également d’allonger la durée de vie des aliments frais, des plats cuisinés et autre nourriture.

Mais cette fabuleuse innovation a son revers.

 

Selon les estimations, on produirait 300 millions de tonnes de déchets de plastique dans le monde chaque année.

Le problème du plastique

On commence tout juste à prendre la pleine mesure des effets du plastique sur l’environnement et la santé. Sous des allures parfaitement inoffensives, cette matière menace gravement notre planète en raison de sa durabilité (certains plastiques pourraient ne jamais se décomposer), combinée à ses propriétés physiques et chimiques. 

Le plastique remplit les dépotoirs et souille les parcs, les plages, les forêts et les rues. Mais le problème ne s’arrête pas là. Bien que le plastique lui-même soit inerte, les principaux additifs chimiques comme le bisphénol A (BPA) et les phtalates peuvent se lessiver et se retrouver dans nos aliments et l’environnement. Et pire encore, le plastique attire d’autres polluants comme les pesticides et les émissions de carburant.

Quand les créatures marines, les oiseaux et d’autres animaux ingèrent accidentellement ou volontairement ces plastiques pollués, ils s’exposent à des obstructions intestinales, des maladies, des problèmes de reproduction et même la mort. Cela signifie aussi que, si l’on consomme des poissons, des mollusques et des crustacés ou d’autres aliments ainsi pollués, nous risquons d’avaler de minuscules particules de … devinez quoi : de plastique.

Même si les scientifiques ne connaissent pas encore les effets à long terme de ces microparticules et nanoparticules de plastique sur la santé humaine, il importe, maintenant plus que jamais, de faire notre part pour réduire les déchets de plastique au sol et dans les cours d’eau.

Les obstacles au recyclage du plastique

Vous remplissez le bac bleu et le placez au bord du trottoir….

Après tout, le recyclage apparaît comme un geste facile pour résoudre le problème du plastique. Vous jetez votre contenant vide de margarine dans le bac bleu, que récupère le programme de recyclage de votre municipalité. Puis on le fragmente en boulettes ou en flocons, lesquels serviront de matières premières à de nouveaux objets de plastique, qu’il s’agisse d’un autre contenant de margarine ou d’un article totalement différent. Facile, n’est-ce pas ? En théorie peut-être, mais ce n’est pas si simple en réalité.

Seulement 9 % du plastique est recyclé au Canada.

Bien que les programmes de recyclage au pays diminuent la quantité de plastique envoyée dans les dépotoirs, on ne recycle dans les faits qu’environ 9 % des plastiques au Canada. La grande majorité des emballages plastiques aboutissent au dépotoir, ou pire, s’éparpillent dans les champs et les forêts ou flottent sur les cours d’eau.

Comment se fait-il qu’on ne recycle pas davantage de plastique ?

D’abord, le type de plastique pouvant être traité varie selon les ressources et l’équipement de chaque municipalité. Ainsi ce qui est recyclable à Montréal ou Medicine Hat ne l’est pas forcément à Toronto ou Tofino.

Qui plus est, beaucoup de plastiques pouvant être traités dans les usines locales de recyclage ne le sont pas. C’est parfois parce qu’il n’existe pas de marché de revente, comme c’est le cas aujourd’hui pour les plastiques que l’on envoyait en Chine. Ou ce peut être parce que le plastique est trop souillé ou simplement qu’il ne convient pas à la fabrication d’un objet lui donnant une seconde vie, comme les chaises Muskoka très résistantes aux intempéries.

Nous pouvons et devons améliorer le recyclage, mais cela ne suffira pas à juguler la quantité énorme de plastique que nous produisons chaque année.

Se défaire de notre réflexe plastique

Même un petit changement peut avoir de gros effets sur la planète.

Le plastique est, sans contredit, le matériau ultrapratique de notre temps. Il peut donc nous paraître difficile, voire impossible, de nous en défaire de cette habitude de recourir au plastique. Bien que des pays et des régions aient interdit certains plastiques à usage unique (au Kenya, on risque la prison en distribuant des sacs de plastique) ou introduit de nouvelles taxes pour en décourager l’usage, les entreprises et les particuliers peuvent aussi faire énormément de choses. 

Par exemple, le géant du meuble IKEA remplace graduellement le polystyrène expansé  dans ses emballages pour des fibres naturelles recyclables et s’est engagé à retirer tous les articles de plastique à usage unique de ses magasins d’ici 2020.

Participez à 10 000 changements et réduisez l’empreinte plastique du Canada. Un petit geste peut avoir de gros effets.