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Déchets Plastiques en Bref

Ce que vous devez savoir sur le plastique

Comment le plastique a-t-il fait son entrée dans l’environnement

La pollution par le plastique est l’une des plus grandes menaces au bien-être de notre planète. Comme 40 % des plastiques manufacturés servent à l’emballage et autres usages uniques (bouteilles, couverts, sacs, tasses), la plupart des babioles de notre culture du prêt-à-jeter sont destinées à devenir des déchets. Selon les estimations, 12 % des débris de plastique seraient incinérés (la majeure partie provenant d’installations médicales) et 9 % seraient recyclés, donc la majorité finit dans les dépotoirs. C’est le plastique que l’on a mis à la poubelle. Mais dans les faits, des tonnes de plastique viennent polluer l’environnement de façon accidentelle ou par négligence. 

Même si l’on jette notre sac de croustilles vide dans une poubelle du parc, le vent peut l’emporter; et c’est la même chose pour les déchets des dépotoirs. Parfois, les gens jettent négligemment leurs déchets dans la rue ou dans la nature. Une partie de ces ordures d’origine terrestre aboutit dans les cours d’eau et, en fin de parcours, dans les océans. Certaines nations ont des lois qui interdisent le déversement d’ordures dans la mer, que ce soit à partir de la terre ferme ou des navires en pleine mer. Dans les endroits où il n’existe aucune loi à cet effet — ou encore où les lois existantes sont difficiles à appliquer, notamment en haute mer —, on se débarrasse souvent des déchets de plastique et des vieux agrès de pêche en les jetant par-dessus bord. 

Le saviez-vous ?

Comme n’importe quel objet, les ordures vont où la gravité les entraîne : elles roulent en bas des pentes. Ainsi, les déchets qui jonchent les rues finissent dans les égouts pluviaux, puis dans les cours d’eau qui les emportent dans l’océan. 

Agissons!

Dites non au plastique à usage unique; au lieu d’acheter une bouteille d’eau, utilisez une gourde en acier inoxydable ou autre contenant réutilisable. 

Les dommages que cause le plastique à l’environnement

Parce qu’il n’est pas biodégradable, un plastique introduit dans l’environnement, que ce soit dans votre propre rue ou votre parc national préféré, risque d’y rester pour toujours, même quand les forces de la nature le fragmentent en petites particules. Voici quelques-uns des dommages causés par ces débris :

  • La production de plastique participe aux changements climatiques en raison des émissions de gaz à effet de serre qu’elle entraîne. Un rapport de 2019 du Centre pour le développement du droit international de l’environnement sur les coûts cachés du plastique en tant que contributeur aux changements climatiques a révélé que la production et l’incinération du plastique ont émis quelque 850 millions de tonnes de dioxyde de carbone pour la seule année 2019; ce nombre pourrait atteindre 56 milliards de tonnes en 2050 si la production de plastique ne diminue pas. 
  • Dans les dépotoirs, les fragments de plastique peuvent laisser échapper des produits chimiques qui filtreront dans le sol et les eaux souterraines. 
  • Tant les microparticules que les macroplastiques contribuent à la pollution des lacs et des océans, où ils peuvent libérer des produits chimiques ou encore en absorber des eaux environnantes.
  • Selon la composition chimique du polymère, le plastique peut absorber des substances chimiques  dangereuses, ce qui le rend encore plus toxique avec le temps. 
  • Les déchets de plastique nuisent également à l’esthétique du paysage. N’est-il pas désolant de voir des bouteilles joncher une plage ou des gobelets à café souiller un pré alpin ? Voilà une réalité sur laquelle on peut tous agir.  

Les microplastiques dans le sol et l’eau douce

D’une taille inférieure à 5 mm, les microplastiques parviennent à infiltrer non seulement les océans, mais aussi les sols, où ils peuvent libérer des produits chimiques qui polluent les cultures et les eaux souterraines. Ces infimes filaments sont présents dans les Grands Lacs et dans les rivières. En eau douce comme en eau salée, les microplastiques peuvent absorber des polluants et des produits chimiques, ce qui les rend encore plus toxiques qu’à l’origine. On trouve des microplastiques dans l’eau du robinet et, en concentrations de plus en plus grandes, dans des produits alimentaires comme le miel et le sel de table. Ces dernières années, des scientifiques ont même décelé la présence de ces particules dans l’air que nous respirons (certains filaments sont si petits qu’il faut un microscope pour les voir); traversant le filtre des poumons, elles peuvent pénétrer dans la circulation sanguine. 

Les risques que présente le plastique pour les humains et les animaux

  • Au cours de la fabrication, on ajoute parfois des produits chimiques aux plastiques afin de leur conférer certaines propriétés ou un aspect donné. Les phtalates servent par exemple à rendre le plastique pliable ou spongieux (boyau d’arrosage, jouets), tandis que le bisphénol A (BPA) permet d’obtenir une matière transparente et résistante idéale pour les bouteilles ou pour le revêtement intérieur des boîtes de conserve en métal. Ces additifs se révèlent nuisibles pour la santé humaine lorsque le plastique se dégrade : les phtalates sont carcinogènes et le BPA est un perturbateur hormonal. 
  • Les microplastiques et les microfibres des tissus synthétiques représentent la majeure partie des plastiques qui polluent les océans, les lacs et les rivières (sur les plages, les microfibres provenant des vêtements de nylon ou de polyester abondent autour des bouches d’évacuation des égouts). Contrairement au coton ou à la laine, ces fibres ne sont pas biodégradables et peuvent se combiner à d’autres polluants comme les 
    ignifuges et les pesticides pour former des molécules toxiques que consomment le plancton et autres microorganismes et qui s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire jusque dans notre assiette. (Voir ci-dessous « Les effets du plastique sur la chaîne alimentaire »).
  • Les macroplastiques, de leur côté, peuvent provoquer la mort des animaux en les étouffant ou en les emprisonnant. Les oiseaux s’étranglent dans les porte-cannettes sur terre et en mer. Les baleines ingèrent des sacs de plastique, ce qui empêche l’absorption de nutriments quand cela ne fait pas éclater leur estomac. Les phoques et autres mammifères marins s’emprisonnent dans les agrès de pêche et se noient. Les tortues mangent des sacs et des chiffons, qu’elles confondent avec des méduses. 
  • Les filets de pêche sont aussi un polluant de premier ordre. Comme cela revient moins cher d’acheter un filet neuf que de réparer les vieux, les filets abandonnés continuent de piéger les organismes marins longtemps après qu’on les a jetés à la mer, d’où leur surnom de « filets fantômes » ou d’ « agrès fantômes ». Les baleines, les tortues et les oiseaux s’empêtrent et meurent dans ces filets et ces cordes. Les filets et les agrès abandonnés emprisonnent aussi les débris flottants et finissent par devenir si lourds qu’il est difficile, voire impossible, de les retirer, de sorte qu’ils restent dans l’eau. 

Les effets du plastique sur la chaîne alimentaire

Quand des plastiques, comme le polypropylène, le PET et le polyester, se brisent en petits fragments, ceux-ci offrent une surface plus grande, où peuvent se fixer des produits chimiques et autres polluants. Ce n’est donc pas uniquement le plastique lui-même qui est dangereux, mais aussi les polluants qui s’y fixent et s’y accumulent en plus grande concentration au fur et à mesure que l’on monte dans la chaîne alimentaire. Les animaux se nourrissant par filtration, comme les huîtres et les moules, filtrent l’eau qui les entoure ainsi que ces microparticules chargées de polluants qui se logent dans leurs tissus. Les poissons aussi ingèrent ces particules et les polluants qu’elles transportent. En consommant ces poissons, les oiseaux accumulent du plastique et des polluants dans leur corps. Les humains mangent des poissons, des huîtres et parfois des oiseaux qui se nourrissent de créatures marines. Des études ont révélé que nous avons, nous aussi, accumulé dans notre corps des microfibres et les polluants qu’elles contiennent.