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Les plastiques sont partout – même en nous

On connaît de mieux en mieux les dangers que posent les plastiques pour l’environnement. Ces minuscules particules – la plupart d’entre elles invisibles, avec un demi-millimètre de diamètre – se forment quand de plus gros morceaux de plastique se dégradent ou bien se détachent de bouteilles d’eau, d’emballages de plastique ou de vêtements synthétiques, et se retrouvent dans tous les océans du monde, y compris dans la glace de l’Arctique.

Quand les animaux ingèrent ces minuscules particules flottantes, celles-ci peuvent avec le temps bloquer le tube digestif et remplir l’estomac. En conséquence, les animaux grandissent plus lentement, voire meurent de faim. De plus, de dangereux produits chimiques, comme les biphényles polychlorés (BPC), peuvent se lier au plastique et endommager le foie et d’autres organes. 

La recherche démontre maintenant que ces particules se retrouvent aussi dans les aliments que nous ingérons, dans l’eau que nous buvons et même dans l’air que nous respirons.

Des scientifiques en Autriche ont récemment examiné des échantillons de selles de huit volontaires sains d’Europe et du Japon pour tenter de trouver 10 types de plastique différents. Aucun échantillon n’était exempt de microplastiques. Les échantillons contenaient, en moyenne, 20 particules de microplastique par 10 g de selles et les plus fréquents étaient le polypropylène et le téréphtalate de polyéthylène. Dans certains échantillons, il y avait jusqu’à neuf types de plastique différents.

Les chercheurs ignorent d’où provient le plastique ou comment il a été ingéré, mais vu sa grande diversité, ils soupçonnent qu’il y a plusieurs sources, y compris l’emballage alimentaire, les fruits de mer et le sel. Cette idée est soutenue par une étude antérieure où des chercheurs de l’Université de Victoria ont examiné des études portant sur le plastique dans divers aliments pour estimer la quantité ingérée par les gens chaque année. Les chiffres sont stupéfiants : les chercheurs estiment, de façon conservatrice, que la personne moyenne consomme et inhale entre 70 000 et 121 000 morceaux de microplastique annuellement.  

Toutefois, la grande question est de savoir quel effet cela pourrait-il avoir sur la santé humaine. Jusqu’à présent, nous l’ignorons, mais les chercheurs s’inquiètent tout particulièrement des effets néfastes des produits chimiques utilisés dans les plastiques. Certains sont des perturbateurs endocriniens qui entravent la fonction hormonale normale, alors que les retardateurs de flamme peuvent interférer avec le développement du cerveau chez le fœtus. D’autres produits chimiques qui adhèrent au plastique peuvent causer le cancer ou des anomalies congénitales. Et certaines particules de plastique sont assez petites pour pénétrer les tissus humains où elles pourraient déclencher une réaction immunitaire ou libérer des substances toxiques.

Raison de plus d’éviter que les plastiques ne se retrouvent dans nos océans et dans notre chaîne alimentaire.