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Plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050

Chaque minute, l’équivalent d’un camion à ordures rempli de déchets plastiques se déverse dans les océans de la planète. D’ici 2050, ce nombre devrait passer à quatre camions par minute.

Chaque minute, l’équivalent d’un camion à ordures rempli de déchets plastiques se déverse dans les océans de la planète. D’ici 2050, on estime que ce nombre devrait passer à quatre camions par minute, soit plus de 30 millions de tonnes de déchets plastiques par an : il y aura alors plus de plastique que de poissons dans les océans.

C’est un nouveau grand rapport du Forum Économique Mondialintitulé The New Plastics Economy: Rethinking the future of plasticsqui présente ces statistiques alarmantes. Le rapport tient compte du fait que le plastique est essentiel à l’économie mondiale, mais exhorte à des changements systémiques dans la manière dont nous traitons les matériaux. Il s’appuie sur un rapport de la Fondation Ellen MacArthur intitulé Pour une nouvelle économie des plastiques.
Les océans ne sont pas les seuls systèmes naturels que l’irruption d’emballages en plastique, de sacs, de bouteilles, de briquets et d’autres déchets menace, mais il conviendrait peut-être de leur accorder la plus grande attention. Une étude réalisée en 2015par des scientifiques britanniques et australiens et publiée dans la revue PNASa conclu qu’environ 90 % des oiseaux de mer avaient consommé du plastique susceptible de rester coincé à l’intérieur de leur tube digestif.
Parallèlement, l’aquarium de Vancouver découvre de plus en plus de preuves des graves effets négatifs des « microplastiques secondaires », c’est-à-dire les minuscules particules de plastique qui proviennent de la dégradation des déchets au fil du temps.

« Les microplastiques secondaires constituent en fait l’un des grands défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui, a déclaré Peter Ross, directeur du programme de recherche sur la pollution des océans de l’aquarium de Vancouver. Nous avons vu une multiplication des rapports faisant état de la propagation généralisée de ces plastiques dans les océans de la planète, tant dans l’extrême Arctique que dans les régions les plus profondes et dans les environnements les plus reculés.  »

Il explique qu’il est extrêmement difficile de déterminer d’où proviennent les plastiques, comment ils se déplacent dans l’environnement et comment la faune marine pourrait les absorber.

«  Nos efforts pour nettoyer l’océan et nos rivages n’ont finalement qu’un résultat visuellement acceptable, mais il est pratiquement impossible de se débarrasser des microplastiques  », note M. Ross.

L’une des études récentes de l’aquarium a montré qu’un saumoneau dans le détroit de Géorgie en Colombie-Britannique ingère entre une et neuf particules de plastique par jour, alors qu’un saumon adulte qui revient frayer peut en consommer jusqu’à 90 par jour.

Le cycle de fabrication, de collecte et de réutilisation est au cœur du problème. D’après M. Ross, un Canadien achète et utilise plus de quatre fois son poids en plastique chaque année. Et malgré les efforts régionaux en matière de recyclage, indique le rapport du Forum Économique Mondial, plus de 90 % des plastiques sont encore fabriqués à partir de réserves limitées de pétrole et de gaz, et leur fabrication représente 6 % de la consommation mondiale de pétrole.
Mais, selon le rapport, il y aurait une lueur d’espoir à l’horizon. Le Forum Économique Mondial suggère aux pays de collaborer pour établir un « protocole mondial sur les plastiques » et coordonner des projets de recyclage à grande échelle plutôt que de continuer à compter sur des initiatives et des améliorations progressives à petite échelle.

Quelles que soient les mesures prises pour adopter de tels protocoles internationaux, il est clair qu’il faut apporter des changements à la manière dont les plastiques sont produits, utilisés et traités.

Le recyclage du plastique
Seulement 14 % des emballages en plastique sont recyclés, tandis que 32 % échappent à tout processus de collecte et se retrouvent dans des environnements naturels et urbains. À titre de comparaison, 58 % du papier et jusqu’à 90 % du fer et de l’acier sont recyclés.